Témoignages de Petites Soeurs ayant connu notre Bienheureuse Soeur Paul-Hélène
« Je ne sais plus où et quand mon chemin a croisé celui de Paul-Hélène : Pendant mon Envoi en Tunisie, à Alger au cours d’une rencontre de congrégation ? Mais, je me rappelle de son regard : le regard qui scrute celui qu’il rencontre ; une sœur entière dans sa vocation missionnaire, active, déterminée. Je veux simplement souligner que nous pouvions être envoyées, à cette époque-là, en Tunisie, en Algérie ou au Maroc, nous étions habitées par la même intention apostolique. Pour les Petites Sœurs de l’Assomption, la notion de province au Maghreb autant fraternelle que apostolique malgré les distances, l’éloignement n’est pas nouvelle. Le deuxième point de mon message rejoint la veillée de prière du 7 Décembre et la cérémonie, de la béatification à Oran le 8 suivis en direct ; cela m’inspire : Joie au ciel, Paix sur Terre de Noël. Ce fut sobre et grand, beau et obscur, déjà là et en espérance… Eglise ajustée à l’événement en traits d’union, ou plutôt de communion :Qu’Il advienne ce Peuple immense de ceux qui le cherchent ps.23. Chemins de création, de réconciliation, de pardon, d’intercession, de résurrection. Bienheureuse Paul-Hélène, apprends-moi la joie qu’il y a à vivre sous le signe de l’Amour. »
Sr Thérèse Duménil
« J’ai vécu six ans, de 1988 à 1994 à Alger-Belcourt avec Paul-Hélène qui arrivait de Ksar el Boukhari. Beaucoup de réflexions ont été faites sur son parcours antérieur… Pour moi, je me souviens de deux points qui m’ont frappée : sa joie et sa maîtrise de soi, quand quelque chose la contrariait. Je rappellerai aussi tous les travaux dans la maison de Belcourt que nous avons accomplis ensemble, en particulier au rez de chaussée l’organisation d’une cabine téléphonique plus discrète par rapport aux voisins… Plus tard aussi, nous avons transformé en garage pour la voiture le logement de notre vieille voisine Antoinette, partie en maison de retraite. Ces bricolages faits ensemble ont ainsi noué une solide amitié que la mort de Paul-Hélène n’a pas brisée. Quand j’ai un problème ou un discernement à faire, je lui en parle, et la lumière se fait, la force m’est donnée pour réaliser la réponse. Cette expérience renforce ma conviction de l’importance de la communion des saints. Voici quelques aspects dont je me souviens, durant ces six années vécues ensemble et dans l’espérance de se retrouver un jour… «
Sr Jacqueline Desbiez
« J’ai vécu deux fois en communauté avec Sr Paul-Hélène, en Algérie. La dernière fois durant la période si dure des années 90, avec le F.I.S.Elle est donc partie un dimanche matin, le 8 mai 1994, pour travailler à la bibliothèque des Frères Maristes. J’admirais beaucoup Sr Paul-Hélène, très intelligente, très vive, elle me faisait un peu peur ! mais ce que nous avons vécu ensemble nous a beaucoup rapprochées. Sa foi très profonde cherchait toujours à mieux connaître la foi de ceux qui nous entouraient, et la respecter. Dans son travail d’infirmière et de « bibliothécaire » elle se donnait à fond, ayant le souci de chacun. Dans la dernière période que nous avons vécue en Algérie et qui fut si difficile, Paul-Hélène se disait très interpellée par la violence, et après sa mort nous avons trouvé sur sa table de nuit le cahier « La violence dans la Bible », et elle se maîtrisait de plus en plus elle-même ! De même sa prière devenait plus intense, et je me mettais derrière elle à l’oratoire pour mieux prier encore ! Je pense qu’elle a dû envisager sa mort prochaine devant certains gestes à son égard… Les Soeurs de la Kasbah ont pu la voir tout de suite après l’assassinat… Les personnes qui l’ont vue l’ont trouvée paisible, un léger sourire, les bras écartés… Les funérailles (les siennes et celles du frère Henri Vergès) à Notre-Dame d’Afrique ont réuni la plus grande partie de la communauté chrétienne, mais aussi de nombreux musulmans tenant à nous témoigner leur peine et leur amitié. Beaucoup d’émotion, beaucoup de monde aux fenêtres… Je prie souvent pour ma soeur Paul-Hélène et les martyrs d’Algérie que j’ai tous connus. Je suis sûre qu’ils nous aident à témoigner de notre foi là où nous sommes »