Comment nous avons vécu au Vietnam ce temps du Corona-Virus?

Comment nous avons vécu au Vietnam ce temps du Corona-Virus?

Depuis la fin des vacances de la fête du Têt, c’est-à-dire vers fin janvier 2020, le rythme de vie de notre communauté a beaucoup bougé à cause de Covid-19. Chaque semaine nous attendions l’autorisation de l’Education nationale pour pouvoir ouvrir l’école. C’est une de nos missions principales au Vietnam et c’est la source de financement des trois communautés. Mais le 28 mars nous avons dû arrêter tous les rassemblements. Il n’y avait pas d’école ni de messe. Et depuis le 1er avril nous sommes tous invités à rester à la maison.

Ce temps de confinement ne nous enferme pas dans nos « cellules ». La vie continue, mais autrement.
Chaque jour nous participons à l’Eucharistie sur internet à 18hoo, en français. Avant l’épidémie de Covid-19 nous prenions le petit déjeuner ensemble, mais maintenant nous laissons ce repas libre pour permettre à chacune de prendre soin de sa santé. 
Par exemple faire du sport, arroser les légumes, etc. Bien sûr nous restons fidèles à Laudes (7h30) et aux Vêpres (18h45).

C’est vrai que cette pandémie du virus Corona dévoile la faiblesse et la fragilité de l’homme.
Combien de gens contaminés et combien de gens morts à cause d’un minuscule virus que nos yeux ne voient pas. Même le développement de la technologie ne peut rien faire. L’angoisse et la peur nous ont envahies face à l’épidémie de virus Corona. Notre communauté y compris. Nous avons peur d’attraper ce virus et de devenir malade, peur de mourir, peur de contaminer les autres sœurs dans la communauté puisque certaines doivent encore aller travailler à la pharmacie. Une sœur pharmacienne a exprimé: « lorsque je travaille à la pharmacie, je crains pour mes sœurs. Je crains un peu de vous approcher et je ne suis pas à l’aise. Cette peur me demande de faire aussi attention ».

De plus, il y a eu un moment fort où nous avons exprimé combien nous avions peur lorsque nous avons pris la décision d’accueillir deux jeunes filles françaises bloquées au Vietnam et ne pouvant pas rentrer chez elles à cause de cette pandémie.  A ce moment-là nous avions besoin de bénévoles qui aident les postulantes pour les cours de français. C’était vraiment un débat difficile pour la communauté : accueillir ou pas. Finalement nous les avons accueillies chez nous bien que la peur nous submergeât. Pour traverser ce moment d’angoisse nous avons fait une prière particulière pour demander l’abandon. Nous avons confié au Seigneur nos craintes, aussi par l’intercession de la Vierge Marie. Nous avons déposé dans sa main ce qui va arriver car c’est lui qui prend soin de nous. Cette prière de la communauté et la bénédiction du pape François Urbi et Orbi le 27 mars 2020 qui nous invite : « n’ayez pas peur et confiez au Seigneur vos peurs pour qu’il puisse les vaincre » nous font traverser cette peur et réconfortent notre foi fragile.

D’ailleurs, ce temps d’épreuve nous appelle à ne pas vivre uniquement pour soi mais aussi pour les autres.  Nous avons décidé de diminuer un plat par repas en communion avec tous les pauvres et tous les chômeurs. Nous avons aussi remis une partie des salaires aux maitresses de l’école et payer entièrement leur assurance afin qu’elles puissent vivre en ce temps inédit du virus Corona.  Celles qui travaillent à la pharmacie ont exprimé qu’elles ne profitent pas de ce temps de virus Corona pour augmenter le prix des médicaments comme les autres pharmacies. Elles gardent toujours le prix normal comme avant.

C’est un vrai et spécial carême que nous avons vécu ensemble. C’est un temps qui nous permet de vivre dans la solidarité, dans la confiance totale en Dieu et dans l’espérance. Nous croyons que c’est Lui qui détruit la mort et il nous sauvera au matin de Pâques.

                 Communauté des Petites Soeurs de l’Assomption à Dong Hoa, Vietnam

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