L’espoir, la vie, la joie ne sont pas mis en quarantaine, en temps de confinement

L’espoir, la vie, la joie ne sont pas mis en quarantaine, en temps de confinement

Nous pourrions dire que nous vivons « enfermés », que nous avons réuni les deux communautés, que nous ne sortons que ce qui est nécessaire… nous vivons dans l’insécurité à cause de notre réalité toujours changeante, à cause de la réalité des gens qui ne savent pas ce qui va se passer. La maladie augmente et la pauvreté s’aggrave. Vivre dans l’insécurité n’est pas facile.

La réalité

L’enfermement est tenté, mais la réalité prévaut : maisons surpeuplées, manque de ressources économiques et sanitaires, même les personnes âgées sortent pour vendre, pour faire leurs courses tous les jours. Les travailleurs informels (la majorité) voient comment ils ne peuvent pas subvenir aux besoins de leur famille. La réalité des migrants, en particulier des Vénézuéliens, est complexe : pas de travail, pas de papiers, pas de logement.

Le pays a pris conscience du centralisme politique, économique et des services, les régions sont négligées et pourtant de nombreuses personnes désespérées tentent de retourner dans leurs provinces, même à pied. Ceux qui gouvernent essaient de répondre à la réalité, mais la corruption, la précarité dans la santé, l’économie, l’éducation… existent depuis des années et les tentatives de faire quelque chose pour y remédier ne suffisent pas

La vie continue.

Et pourtant, comme une graine parmi les pierres, comme un grain de moutarde, sans que nous sachions parfois comment… la vie continue de naître au milieu de la souffrance et de l’inquiétude. De nouvelles manières de se rencontrer émergent, dans la prière, en accueillant de la porte ceux qui viennent à nous ou lorsque nous nous croisons dans les magasins. Nous transformons les embrassades et les salutations qui nous manquent tant en une écoute profonde et sincère, en des mots de tendresse, en un souvenir priant.

Ces temps de limites et de vulnérabilité,réveillent la créativité :
*Nous nous sommes organisés pour appeler environ 40 familles chaque semaine. Il existe un réseau de solidarité pour aider les besoins de base d’une vingtaine de familles.
*Nous rêvons d’un projet de « livraison solidaire à domicile ».
* Nous réalisons des vidéos et des messages pour égayer la vie et se sentir proche.

Nous n’avons pas arrêté, il est temps de continuer à apprendre et à approfondir avec les classes de la Conférence des Religieux.

Don de la communauté

En ces temps, nous ressentons avec une grande force le don de la communauté, nous approfondissons nos relations, nous les valorisons et nous percevons l’amour mutuel dans l’attention, dans la coresponsabilité de prendre soin de la communauté et de l’autre. Nous prenons soin de nous à l’extérieur (hygiène, propreté…) et à l’intérieur, notre esprit est en « mode prière », nous soignons la liturgie, nous exprimons ce qui est en nous, nous jouons, parlons, dansons, faisons de l’artisanat…

Nous vivons ici, à Lima, au Pérou, mais nous avons aussi le cœur dans nos pays d’origine, nous expérimentons une profonde communion avec la Congrégation, avec l’humanité ici et là. Nous ressentons la douleur de la mort, et sommes préoccupées par les PSA qui tombent malades mais les réunions virtuelles nous donnent vie.

Et au milieu de tout cela, nous découvrons le Jésus souffrant au milieu de son peuple, Jésus pauvre parmi les pauvres, Jésus qui continue à proclamer le Royaume et à nous dire « Heureux ceux qui souffrent, ceux qui pleurent… » ; un grand paradoxe pascal que nous vivons avec tout ce qui est mélangé dans notre cœur.

L’espoir, la vie, la joie ne sont pas mis en quarantaine... et ils dépassent les murs de notre maison, sans aucun doute « L’univers entier nous est ouvert » (E.Pernet).

Communautés des Petites Soeurs de l’Assomption. Lima (Pérou)

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