La Fraternité Chrétienne des Personnes Malades et Handicapées
Je voudrais partager avec vous un peu de mon expérience vécue avec la FRATER (Fraternité Chrétienne des Personnes Malades et Handicapées).
Ma mission à la Frater a commencé en 1978 à Cochabamba (Bolivie) avec deux personnes handicapées et une Petite Sœur de l’Assomption, Anna Renelde van Destraten (Belge) qui est aujourd’hui au ciel.
En 1984, j’ai été envoyée à Arequipa (Pérou), où la Frater fonctionnait déjà depuis plusieurs années ; on m’y a accueillie chaleureusement et plus tard, je suis devenue accompagnatrice spirituelle de ce mouvement jusqu’à mon retour en Espagne (Barcelone) en 2001 ; j’ai poursuivi cette mission jusqu’à aujourd’hui encore, où je fais partie de l’équipe diocésaine de cette ville. En tout, cela fait 42 ans que je suis membre de ce mouvement d’Église.
C’est à Verdun en 1945 que le père Henri François fondait la Fraternité catholique des malades, aujourd’hui Fraternité chrétienne intercontinentale des personnes atteintes de maladies chroniques et handicapées physiques, découvrant et mettant en valeur la profondeur et l’efficacité de l’apostolat entre malades.
Le cri de Jésus de Nazareth continue de résonner dans nos cœurs, par la vie et l’action de notre Fraternité : » Lève-toi et marche ! «
Voici quelques points essentiels qui figurent dans leurs Statuts :
- Encourager l’union personnelle et communautaire de ses membres.
- Chercher le développement intégral des personnes.
- Contribuer à l’intégration active de ses membres dans la société et dans l’Église.
- Recevoir un soutien spirituel par le biais des accompagnateurs
Personnellement, je peux dire que cela m’a beaucoup apporté, à la fois en tant que personne et Petite Sœur de l’Assomption ; cela a enrichi ma vie apostolique, ma vie de prière et mon engagement.
J’ai découvert en eux, que ce soit en Amérique latine ou en Espagne, des valeurs humaines très fortes qui m’ont interpellées et donné de l’entrain dans ma vie quotidienne : leur courage et leur vaillance, en particulier au Pérou et en Bolivie où il n’y a pas de transport adapté – ils ont fait, parfois sans fauteuil roulant, entre 8h et 12h de trajet en car sur des chemins ou des routes pour annoncer, présenter et fonder la Frater en d’autres lieux. Surtout en Bolivie car la Frater existe maintenant dans tous les départements. Tout ceci s’est fait sans sécurité sociale ni moyens financiers, mais par contre avec la gratuité et la solidarité de nombreuses personnes.
Toujours joyeux, accompagnés de bénévoles, ils ont organisé des camps, des campagnes de sensibilisation et de revendications, des sorties ludiques, des fêtes, des championnats sportifs en fauteuil roulant et des retraites spirituelles. Il y a des groupes de visites et une grande importance est donnée aux rencontres de formation. Il y a beaucoup de vie…
Actuellement en Espagne, des cours de formation sont organisés à un rythme hebdomadaire et durant un week-end complet 3 fois par an. Voici quelques-uns des thèmes que nous avons approfondis récemment :
- De nos jours dans notre société, est-il possible d’être heureux ?
- Qu’est-ce que la résilience et à quoi ça sert ?
- Le Dialogue
- Église en sortie
- La Frater aujourd’hui, un chemin de Paix
Le plus intéressant c’est qu’ils sont les principaux acteurs du groupe : ils préparent et animent les rencontres de la Frater. Nous autres bénévoles nous sommes des collaborateurs. Parfois nous pouvons être leurs bras, d’autres fois leurs mains, leurs yeux, leurs jambes… mais toujours dans un profond respect envers la personne, ses possibilités, sa dignité. Voilà pourquoi je remercie Dieu d’avoir connu et d’avoir pu participer à ce mouvement de Vie donnée et reçue.
Vincenta Boada Martínez, PSA-Espagne