Message de Pâques

Message de Pâques

Christ est vraiment réssuscité!

« Les premiers chrétiens ont fait de la résurrection du Christ l’affirmation première :

« Dieu l’a relevé des morts. »

Si la proclamation pascale s’est placée au cœur de la foi, c’est parce que le Christ, ressuscité, est aussi un Christ « ressuscitant » … Jésus guérit les malades et les relève. Ils ont bien vu ces premiers chrétiens, que le message de Pâques n’est pas seulement un message d’outre-tombe. C’est un message qui perçoit comment, au cœur de la vie, Dieu vient nous surprendre et nous donne la force de surmonter les échecs et les malheurs, ces petites morts que nous traversons.

Il faudrait dire et répéter que Pâques est la fête du Christ ressuscitant, c’est-à-dire du Christ qui nous relève… Je crois et je discerne dans ma vie et la vie des autres, les signes du Christ ressuscitant.[1]

Appelées à la vie

Au milieu de cette réalité qui semble nous abattre, des douleurs du monde qui nous blessent, nous sommes une fois de plus appelées à la vie, appelées à rouler la pierre, là où la mort a habité, à nous laisser surprendre par les signes d’une présence qui nous guérit.

Oui, nous voyons et nous croyons que « Christ est ressuscitant » dans notre aujourd’hui à travers les nombreux gestes, les nombreux choix qui se font autour de nous, et dans nos communautés pour que la vie l’emporte sur la mort. Pour que l’amour renverse les barrières.

Le Ressuscité se montre à nous de toutes les manières :

Nous le voyons se pencher aux balcons et aux fenêtres dans un applaudissement commun qui nous rapproche et nous remplit d’espoir,
Nous le voyons guérir, consoler, chercher comment soulager la solitude et comment l’habiter avec tendresse et attention,
Nous le voyons raccourcir les distances, se manifester par la présence et le lien,
Nous le voyons solidaire, risquant son espace pour accueillir ceux qui ont été bloqués à la frontière, ou inventant des moyens de partager le pain avec ceux qui, en quarantaine, n’ont rien.

En congrégation

La vie circule aussi en congrégation ! Selon les Territoires ou les communautés, l’appel se fait pour partager : comment les communautés s’organisent-elles ? Comment vont les santés, particulièrement celles de nos sœurs aînées ? De quelle façon se vit le confinement ?  L’exprimons-nous de façon solidaire en prenant soin de soi en respectant les consignes, et par ce fait en prenant soin des autres 

Ici à l’Ephad de la Maison-Mère où plusieurs décès ont eu lieu par le coronavirus, ou de mort naturelle, le conseil, les sœurs de la communauté Membrey, avec le Père Dehouck et quelques membres du personnel, nous essayons de nous faire proches par une simple célébration d’A Dieu, dans la cour d’honneur alors que les familles ne peuvent être présentes.

Les communications de congrégation à congrégation se multiplient, pour nous tout spécialement avec les Auxiliatrices de la Charité, avec les Andas, avec les laïcs amis … et bien d’autres paroles encore.

Réalité douloureuse mais pleine d’espérance

Il y a aussi la douleur de voir des situations familiales difficiles à cause de ce confinement, et des familles qui redécouvrent la joie d’être ensemble dans un autre rythme. Le soutien mutuel s’exerce, à l’image de ces militants de la « Mission Ouvrière » qui communiquent la richesse de vie de certains d’entre eux emportés par le virus.

A plus grande échelle nous pouvons découvrir que les chercheurs se sont davantage solidarisés et ont réussi à se coordonner en seulement deux semaines alors que pour l’épidémie d’Ebola il avait fallu plusieurs mois avant de faire tomber la résistance des laboratoires au profit de la concurrence. Un questionnement, une prise de conscience grandit. Accepterons-nous d’apprendre à vivre autrement ? Les pays s’engageront-ils plus radicalement pour sauver la planète et l’humanité. Nous le croyons vital. Nous l’espérons. Et en ce dimanche de Pâques, ensemble nous pouvons l’annoncer :

            Christ est vraiment ressuscité !

            Nous le voyons … il se fait compagnon. Frère universel nous ressuscitant !

Soyons des femmes d’espérance. Telle est notre mission aujourd’hui.

En communion avec chacune,

M.Françoise-Dominique-Mary-Luz Myriam-Carmen
(Conseil général des Petites Soeurs de l’Assomption
)

[1]  Interview de Daniel Marguerat, théologien protestant – La Croix-L’Hebdo 4-04-2020

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