Grenelle fait son cinéma…

Une passion commune, Dieu et les pauvres

Grenelle fait son cinéma…

Un tournage de film émouvant anime l’EHPAD de Grenelle : Ryūsuke Hamaguchi y met en scène la méthode Humanitude.

Dès le jardin nous sommes impressionnés :

Ne voilà-t-il pas qu’une pergola de bois s’élève devant la statue d’E. Pernet ?

Et, si vous allez au fond du jardin, vous trouvez fruits et fleurs poussés en même temps sur les pommiers !

Conséquences du réchauffement climatique ou bien ??

Approchons d’Antoinette Fage où du matériel en tous genres est accumulé. Près de la statue de la Vierge, quelqu’un essaie de relever une plaque pour refléter le soleil  de façon à bien éclairer un groupe de résidents qui semblent faire de la gymnastique !

On dirait aussi qu’il y a des caméras en train de les filmer !

BRAVO ! Vous avez deviné. Il s’agit d’un film en train d’être tourné en partie, du 28 juin au 22 août, sur le site de Grenelle. Celui-ci a été choisi parmi d’autres EHPAD pour réaliser un long métrage.

Le réalisateur, Ryūsuke HAMAGUCHI est japonais. Il a déjà fait plusieurs films dont un a été primé à Venise.

L’histoire, qu’il veut présenter, est celle d’une méthode de bientraitance, appelée ‘Humanitude’. Cela concerne les liens qui permettent à des êtres humains de se rencontrer quel que soit leur état ou leur statut. Les piliers relationnels, sur lesquels la méthode s’appuie, sont, entre autres, le regard, la parole, le toucher et la mobilité par un ‘vivre debout’. Le film, qui aura pour nom ‘Soudain’, devrait paraître en 2026…

En juin dernier, il avait été proposé aux résidents de l’EHPAD de Grenelle de faire partie des figurants pour certaines scènes réalisées rue Violet. Nous nous sommes retrouvés cinq résidents d’Antoinette Fage, dont trois PSA (Jeanine Grymonprez, Josée Marie Barbaz et Marie-Claire Debionne), et un résident d’E. Pernet les 2 et 3 juillet pour le tournage de deux séquences. Nous serons encore convoqués un peu plus tard pour deux ou trois journées. Plusieurs membres du personnel font aussi de la figuration.

Figurants, nous n’avons pas à parler. Nous savons simplement que notre rôle, dans les scènes proposées, est ‘d’être des résidents, tels que nous sommes réellement, mais en moins valides, cela sans exagération’. 

Le nombre d’intervenants dans un film est incalculable. Le trombinoscope de tous ceux qui interviendront, affiché dans le couloir d’Etienne Pernet, montre 140 visages environ.

Ce matin du 2 juillet les couloirs d’Antoinette Fage sont envahis par du matériel et par une multitude de personnes, techniciens de toutes sortes, habilleuse, coiffeur, etc… On commence par nous photographier pour voir si nos habits conviendront pour se mêler à l’ensemble. Les couleurs trop vives sont proscrites, trop de corsages à fleurs aussi. Il faut vite changer de tenue.

Le tournage de ce jour a lieu dans la salle polyvalente d’Antoinette Fage aménagée dans les moindres détails.

Sur cette photo, on voit le réalisateur et son interprète qui est toujours à sa disposition. Il explique ce qu’il désire exactement à un comédien en fauteuil.

Nous allons passer les deux jours sur deux petites séquences qui ne prendront probablement pas plus que 5 minutes dans le film. Mais chaque scène est prise et reprise avec changements de place des caméras, répétitions des gestes pour les acteurs, attention au soleil, etc …  Chaque fois que l’on va tourner on entend l’appel à un grand silence, non seulement dans la salle mais dans l’entourage. Il faut arrêter jusqu’à la machine à café, les ventilateurs du voisinage…  Le mot : moteur est prononcé…. Puis le metteur en scène pousse un petit cri en japonais et tape dans ses mains. Jusqu’à un nouveau cri annonçant la fin, rien ne doit se passer en-dehors de ce qui est le film. C’est impressionnant !

Nous, les figurants, nous trouvons passionnante cette expérience, d’autant plus qu’elle se place dans un contexte chaleureux, bienveillant, où tous cherchent à ne pas gêner l’organisation de l’EHPAD, où chacun sait avec précision ce dont il est chargé et le fait au bon moment…  Il nous faudrait des pages pour tout raconter…   Une autre fois ?

Sr Marie-Claire Debionne, juillet 2025

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